Un chômage quasi inexistant chez les jeunes (15-24 ans) et le plein emploi pour les catégories plus âgées. Mais quel est le secret de la Suisse ? Le pays ne s’en cache pas, il mise beaucoup sur l’apprentissage. A tel point que la moitié de son gouvernement en est issu.
La pratique avant tout
Fief de l’innovation (en chimie, pharmacie, horlogerie… ), la Suisse mise sur un savoir-faire pratique pour faire tourner son économie à plein régime. Et ça marche ! Dans ce pays voisin du nôtre, la culture de l’emploi favorise le résultat aux diplômes. L’apprentissage est donc perçu comme une seconde nature, un tremplin, qui peut intervenir dès le plus jeune âge. Mais aussi tout au cours de sa formation professionnelle, grâce à des passerelles. Le succès est au rendez-vous : 95 % des apprentis sont embauchés à la fin de leur formation (1).
Souplesse et harmonie des cursus
Le point fort de cet apprentissage réside également dans l’échange entre les différents cantons. Pris sous l’aile de la Confédération, celle-ci veille à une bonne circulation des diplômés et de la main-d’œuvre là ou elle est nécessaire. Les diplômes sont donc harmonisés sur tout le territoire sans concurrence. Adieu les lourdeurs administratives !
Une voie valorisée et cajolée
L’apprentissage est valorisé dès 12 ans. Les collégiens sont sensibilisés au monde de l’entreprise, et bénéficient de stages pratiques. Objectif atteint : 2 collégiens sur 3 se tournent vers l’apprentissage au terme de leur cursus obligatoire. Ce n’est pas tout. Loin d’être une voie de repli, l’apprentissage est cajolé à tous niveaux : les pouvoirs publics y injectent chaque année près de 2,5 milliards d’euros, quand les entreprises y mettent le double (2). Et chacun trouve le deal heureux : l’apprentissage est un contrat social qui pousse les jeunes vers l’avenir. Et l’apprenti lui même rapporte plus qu’il ne coûte au pays. Enfin, petit détail qui a son importance : le gouvernement, issu à moitié de l’apprentissage, achève de crédibiliser cette voie en véhiculant une expérience plus que bonifiée.
(1) France info, Apprentissage : La Suisse, un pays modèle
(2) La Tribune, Le succès de l’apprentissage en Suisse : quelles leçons pour la France ?
Source photo : Flickr/Michèle (Licence CC)
1 commentaires
Mouais… il faut aussi dire que beaucoup de jeunes ne songent même pas à faire des études longues car financièrement c’est trop compliqué pour eux.
Dire aussi que la situation économique permet d’avoir facilement du travail… du coup les études longues ne sont pas aussi attractives que dans un système où le diplôme semble être une sorte de protection contre le chômage (même si c’est parfois illusoire).
Dire aussi comment les « moins bons » élèves sont rapidement éjectés du système (oui, la sélection n’est pas un tabou en Suisse, ce qui, en soi, n’est pas absurde comparé à l’hypocrisie du système français, mais tombe un peu dans l’excès inverse avec une sélection effectuée dès l’école primaire…).
Dire aussi que la culture et l’éducation en Suisse sont pas mal orientés vers des buts « pratiques »: moins rêveurs que les français, les jeunes suisses ont (du moins de ce que je perçois) moins envie de s’investir dans des études « pour le plaisir », et pensent plus vite à leur avenir (et la pression des parents est aussi différente).