Chaque jour, des millions de contenus circulent sur les réseaux sociaux, les sites, les plateformes vidéo. Et pourtant, très peu captent vraiment l’attention. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont ni structure narrative, ni mise en scène, ni histoire à raconter.

Dans un monde saturé d’images, le storytelling est devenu une arme stratégique. Il ne s’agit plus seulement de vendre un produit ou un service, mais de créer un univers, un personnage, un appel émotionnel, un message qui touche ton audience et donne du sens à ta marque.

Nike, Apple, Airbnb, Innocent : ces marques ont compris que l’émotion et la narration sont plus puissantes qu’un simple argument commercial. Le storytelling, c’est l’art de transformer une offre en expérience vécue, une campagne publicitaire en conte moderne, un contenu en souvenir mémorable.

Dans cet article, tu vas apprendre à maîtriser cette technique, en t’appuyant sur des exemples, des modèles, des formats variés. Tu découvriras comment structurer un récit efficace, quelle que soit ta fonction ou ton environnement professionnel.

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Comprendre ce qu’est le storytelling

Bon, parlons franchement : si vous avez déjà eu l’impression qu’une marque vous “parlait vraiment” — que ce soit dans une pub, sur un post de réseaux sociaux ou même via un simple message sur un site web — eh bien, vous avez probablement été embarqué dans une histoire bien ficelée. Et cette technique a un nom : le storytelling.

Mais alors, de quoi parle-t-on exactement quand on dit storytelling ? Est-ce juste une manière plus sympa de faire passer un discours marketing ? Une méthode de communication ? Une stratégie pour toucher l’audience en plein cœur ? Un peu tout ça, à vrai dire.

Le storytelling consiste à raconter une histoire — une vraie ou une fiction — pour susciter l’émotion, capter l’attention et surtout transmettre un message, souvent à fort enjeu commercial ou politique. On le retrouve dans la publicité, dans les campagnes marketing, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les contenus de marque, les jeux vidéo, ou encore… dans votre quotidien sans même que vous vous en rendiez compte.

Définition et origines du storytelling

Le mot storytelling vient tout droit des pays anglo-saxons — on pourrait le traduire en français par “mise en récit” ou “accroche narrative”. Mais attention, ce n’est pas juste une traduction mot pour mot : c’est tout un art de raconter, de mettre en scène une idée, un produit, une valeur ou même une crise.

Historiquement, on retrouve les racines du storytelling dans les plus vieilles traditions orales. Et aujourd’hui encore, le pouvoir du récit reste intact : il structure la mémoire, formate les esprits, et peut même modifier le code de perception d’un consommateur ou d’un citoyen. Christian Salmon, dans son célèbre ouvrage Storytelling, parle même de “machine à fabriquer des histoires” dans le cadre de la communication politique ou électorale.

Les Équivalents en français : mise en récit, narration, accroche narrative, récit structuré, communication narrative, art de raconter, contenu narratif.

Différence entre storytelling, copywriting et narration classique

Je vous vois venir : entre le storytelling, le copywriting, et la bonne vieille narration, c’est parfois flou, non ? Et c’est normal.

Le copywriting, c’est l’art de convaincre avec des mots, souvent de manière directe, pour vendre un produit, déclencher une action ou générer un engagement rapide. Le storytelling, lui, prend le temps. Il installe un univers, crée des personnages, tisse une émotion, et joue sur la mémoire émotionnelle du lecteur. Quant à la narration classique, elle se contente souvent de dérouler des faits sans enjeu commercial.

En clair :

  • Le copywriting vous dit quoi faire.
  • Le storytelling vous embarque dans une histoire pour vous donner envie de le faire.
  • La narration vous raconte sans forcément vous impliquer.

Pourquoi utiliser le storytelling en marketing ?

Je ne vais pas vous mentir : dans le monde du marketing digital, on voit passer des centaines de pubs par jour. Des offres, des messages, des services… et pourtant, rares sont ceux qui nous touchent vraiment. Pourquoi ? Parce que ce ne sont pas des histoires, ce sont juste des arguments. Et vous le savez aussi bien que moi : un bon discours ne suffit plus.

Le storytelling, lui, va plus loin. Il crée un lien avec votre public cible, met en scène un personnage, donne du sens à votre message, et surtout… il suscite l’intérêt. Ce n’est pas une simple technique de communication, c’est une stratégie marketing à part entière, un code narratif qui fait vibrer le consommateur, pas seulement l’acheteur.

Et si vous avez déjà versé une petite larme devant une publicité de Noël ou eu le sourire aux lèvres en lisant l’histoire d’une marque de vêtements pour enfants, vous savez exactement de quoi je parle.

Le storytelling comme levier d’émotion et de mémorisation

Le cerveau humain est ainsi fait : il retient une histoire, pas une fiche produit. Une anecdote bien racontée, un scénario proche du quotidien, un protagoniste crédible… et voilà que votre message devient mémorable.

Ce n’est pas de la magie, c’est de la science. Des données montrent que les contenus racontés sous forme de récit génèrent plus d’engagement et sont mieux assimilés. On ne se souvient pas d’un slogan, on se souvient d’un héros, d’un moment de vie, d’un sentiment partagé. C’est ça, l’impact du storytelling.

Influence sur l’image de marque et la fidélité

Une entreprise qui raconte bien son histoire, c’est une marque qui s’identifie à ses clients, à leur niveau, à leurs émotions, à leur parcours. On ne parle pas ici de campagnes froides ou génériques, mais de communication narrative qui parle au cœur.

Le storytelling permet à votre contenu de marque d’exister bien au-delà d’un site internet ou d’un post social. Il construit un univers, crée une communauté, forge des souvenirs. Et c’est ce souvenir, ce petit supplément d’âme, qui fera que votre public reviendra vers vous.

Le storytelling pour déclencher l’achat

Vous l’avez sûrement remarqué : les meilleures campagnes marketing ne vendent pas juste un produit, elles racontent une transformation. Ce n’est pas “voici notre chaussure de sport”, c’est “voici comment ce modèle vous accompagne jusqu’à votre victoire personnelle”.

En mettant en scène un acteur du quotidien — un parent, un professionnel, un sportif, une femme, un homme — vous montrez concrètement la valeur de votre offre. Vous touchez des personnes, pas des prospects.

Et c’est là que tout change : vous ne vendez plus, vous convainquez, naturellement. Vous ne présentez plus une fonction, vous montrez une expérience vécue.

Quand et où utiliser le storytelling ?

Franchement, si vous pensez que le storytelling ne sert qu’aux grandes marques américaines ou aux pubs de fin d’année avec le père Noël, détrompez-vous. Cette méthode s’intègre dans bien plus de contextes qu’on ne l’imagine. Et pas besoin de millions de budget ou d’un spécialiste en narration hollywoodienne pour en profiter.

L’objectif, c’est toujours le même : toucher un auditoire, créer un lien avec votre public, et surtout transmettre une histoire qui donne du sens. Peu importe le type narratif ou le support choisi, ce qui compte, c’est la capacité à susciter l’intérêt et à formater les esprits autour de vos valeurs ou de votre offre.

Dans les campagnes publicitaires et lancements de produit

Là, on est en plein dans le concret. Une campagne marketing qui repose sur une histoire de marque, un scénario court mais marquant, un protagoniste crédible… ça change tout. Regardez les pubs de Nike, les spots d’Apple ou même certaines marques en France qui racontent le quotidien d’un sportif, d’un parent, ou d’un professionnel avec une mise en scène hyper simple.

C’est là qu’un bon storytelling de marque peut faire toute la différence. On ne vend plus juste un produit, on vend un rôle, une expérience, une place dans une communauté.

Dans la communication interne ou la marque employeur

Vous avez envie que vos membres d’équipe se sentent acteurs d’une aventure, pas juste d’un job ? Alors oui, le storytelling management, c’est aussi pour vous.

Créer une mise en place narrative autour de l’entreprise, raconter l’histoire d’un collaborateur, valoriser un entretien marquant ou une phase clé du développement de l’entreprise : voilà de quoi souder les équipes bien plus efficacement qu’un simple discours formel.

Et entre nous, une bonne histoire partagée en interne, ça marque bien plus qu’un fichier PDF oublié dans une boîte mail RH.

Dans la relation client et les contenus de marque

Votre page “à propos” mérite mieux qu’un pavé impersonnel, non ? C’est là que le brand content narratif prend tout son sens. Une anecdote, un ton humain, des valeurs transmises à travers une histoire vécue : c’est comme ça qu’on crée un lien fort avec son public.

Pensez aussi aux newsletters, aux posts sur les réseaux sociaux, aux pages produits avec un petit scénario ou une histoire client. Ce sont de vraies opportunités pour faire vivre votre marque, bien au-delà d’un simple message commercial.

Les canaux les plus efficaces pour le storytelling :

  • Les campagnes publicitaires vidéo (TV, YouTube, formats courts sur réseaux sociaux)
  • Les pages “à propos” et “notre histoire” sur votre site internet
  • Les emails et newsletters avec anecdotes ou témoignages
  • Les posts sociaux sur LinkedIn, Instagram ou Facebook (format carrousel ou vidéo)
  • Les interviews collaborateurs ou clients sur des blogs ou médias internes
  • Les présentations commerciales ou supports de vente incluant des récits vécus
  • Les campagnes électorales ou de communication politique, très friandes de storytelling humain
  • Les podcasts de marque ou vidéos immersives centrées sur un protagoniste ou un cas client
  • Les fiche produit enrichies avec une mise en situation réaliste

Les grandes typologies de storytelling

Je ne vais pas vous mentir : il n’existe pas une seule bonne manière de raconter une histoire, mais plusieurs. Et tout dépend de ce que vous voulez transmettre à votre interlocuteur, de la valeur ajoutée que vous voulez créer, et surtout du niveau de proximité que vous souhaitez établir avec votre public ou votre prospect.

C’est là qu’intervient ce qu’on appelle les typologies de storytelling. Chaque entreprise peut choisir la forme de récit la plus adaptée à son objectif : créer de la confiance, mettre en avant un produit, humaniser son message… Tout est question de point de vue et de contenu marketing bien pensé.

Le storytelling fondateur

C’est un classique, mais toujours aussi puissant. Il consiste à raconter la genèse d’un projet, la naissance d’une entreprise, ou l’histoire personnelle d’un ou plusieurs fondateurs. C’est ce que fait Seth Godin quand il parle de ses débuts sans filtre, ou ce qu’on retrouve dans l’édition française de certaines autobiographies d’entrepreneurs.

Ce type de récit suscite l’intérêt, renforce la crédibilité et permet d’identifier les valeurs humaines derrière la marque. Parfait pour transmettre une vision, une histoire de marque, et ancrer la communication dans un état d’esprit durable.

Le storytelling produit

Là, on parle d’un récit centré sur le produit, son origine, sa transformation ou son impact concret dans la vie du consommateur. On n’est pas sur un discours commercial classique, mais sur l’art du storytelling appliqué à un usage ou à un moment du quotidien.

Par exemple : au lieu de dire que votre vêtement est « durable », racontez comment il est fabriqué, dans quelles conditions, pourquoi ce choix de matière. Raconter des histoires, c’est rendre visible ce qui d’habitude passe sous silence. Et c’est là que se joue l’impact émotionnel.

Le storytelling client

Vous avez des personnes qui utilisent vos produits ou services ? Mettez-les en lumière. Faites-en des acteurs à part entière. Leurs parcours, leurs galères, leurs réussites — tout peut devenir un récit authentique. Le témoignage devient ici une histoire partagée, un scénario court mais marquant.

C’est aussi un excellent moyen de susciter l’intérêt d’un public qui se reconnaît dans le récit : même âge, même situation, même problème à résoudre. En communication, on appelle ça créer un effet miroir.

Le storytelling visuel

Toutes les histoires ne passent pas par les mots. Un schéma narratif, une série de photos, une vidéo bien montée… peuvent transmettre autant (voire plus) qu’un long texte. C’est ce qu’on retrouve souvent dans les campagnes sociales ou électorales, où l’image est pensée pour formater les esprits en quelques minutes.

C’est ici que le brand content visuel entre en scène. En France comme dans le reste du monde, les marques qui maîtrisent l’image savent créer une histoire forte en jouant sur les codes graphiques et le rythme court du média social.

TypologieObjectif principalFormat privilégiéExemples célèbres
FondateurCréer un lien émotionnel, asseoir une visionVidéo, article, page « à propos »Patagonia, Tesla, storytelling de Christian Salmon
ProduitMettre en avant un usage ou une fabricationPage produit, mini-film, carrouselVeja, Respire, contenu marketing en campagne
ClientHumaniser l’usage, rassurerTémoignage vidéo, article, podcastAirbnb, témoignages utilisateurs sur les réseaux
VisuelMarquer visuellement, simplifier un messageVidéo, infographie, storytelling animéApple, pubs électorales, spin doctors, Nike

Méthode : Comment construire un storytelling efficace ?

Bon, maintenant qu’on a posé les bases, entrons dans le vif du sujet : comment on fait, concrètement, pour raconter une histoire qui capte, touche, et reste dans la tête du public ?

Pas besoin d’être scénariste à Hollywood, ni d’avoir lu tous les essais sur le storytelling de Christian Salmon ou les méthodes de spin doctors en campagne électorale. Ce qui compte, c’est de suivre une méthode claire, d’identifier les bons ingrédients, et surtout d’éviter les pièges classiques qu’on retrouve encore trop souvent dans le contenu marketing.

Les 6 grandes étapes d’un bon storytelling

Un bon récit, c’est un peu comme un bon film : il y a un début, un enjeu, une montée en tension… et une résolution qui transmet un message fort.

Voici le schéma narratif classique, celui qu’on retrouve dans les meilleures campagnes de publicité, dans les récits de produit, comme dans les histoires partagées par une entreprise ou un prospect satisfait. :

  1. Personnage : un protagoniste auquel votre public peut s’identifier (un parent, un professionnel, un sportif, etc.)
  2. Quête : son objectif, son rêve, ce qu’il cherche à accomplir
  3. Obstacle : ce qui bloque, ce qui rend la progression difficile (conflit interne, pression sociale, environnement, etc.)
  4. Tension : le moment critique, celui où tout peut basculer
  5. Résolution : comment l’obstacle est surmonté
  6. Morale : ce que l’on transmet à travers cette histoire, la valeur ajoutée du récit

Ça peut tenir en quelques minutes, ou se déployer sur une campagne de communication complète. L’essentiel, c’est l’effet produit sur le consommateur : susciter l’intérêt, toucher, convaincre.

Les ingrédients indispensables

Si vous voulez que votre storytelling ait un impact, vous devez penser à quelques éléments essentiels avant même de rédiger :

  • Un persona clair : à qui s’adresse votre histoire ? Qui est votre interlocuteur ? Un prospect, un client, un membre d’équipe, un lecteur ?
  • Un conflit central : toute bonne histoire consiste à dépasser un blocage. Pas de tension, pas d’émotion.
  • Des valeurs fortes : ce que votre marque défend, ce que vous voulez transmettre
  • Une structure fluide : n’essayez pas d’en faire trop. Un format court, clair, efficace, c’est souvent la meilleure stratégie
  • Un ton juste, humain, adapté au niveau de maturité de votre audience (professionnelle, grand public, électorale…)

Checklist pratique : Créer une histoire qui fonctionne

  • Ai-je identifié un personnage crédible et humain ?
  • Mon objectif narratif est-il clair ?
  • Y a-t-il un obstacle réel et identifiable ?
  • Le récit déclenche-t-il une émotion ou une réaction ?
  • Mon message est-il limpide, et non noyé dans un jargon commercial ?
  • Ai-je évité les clichés ou les arguments vus 1000 fois ?
  • Le format choisi est-il pertinent (post, page, vidéo, podcast) ?
  • Cette histoire apporte-t-elle de la valeur à celui qui la lit ou la regarde ?
  • Est-ce que cette histoire peut être partagée facilement ?
  • Ai-je analysé les retours ou les données pour améliorer la prochaine ?

Les 5 erreurs fréquentes à éviter pour ne pas ruiner l’histoire

Parce qu’un storytelling raté, c’est souvent pire qu’un message plat. Voici ce qu’il faut éviter à tout prix, surtout si vous voulez créer un lien fort avec votre audience et rendre votre campagne crédible :

  1. Stéréotyper votre personnage au point qu’il en devienne caricatural
  2. Exagérer les obstacles ou les réussites (on n’est pas dans un film d’action)
  3. Confondre émotion et pathos (trop d’émotion tue l’émotion)
  4. Multipliez les messages sans ligne claire (votre histoire perd son impact)
  5. Raconter pour raconter, sans objectif précis ni valeur ajoutée

Exemples concrets de storytelling réussi

On peut parler d’étapes, de méthodes, de schémas narratifs… mais rien ne vaut une bonne histoire vécue. Et quand elle est bien racontée, elle marque les esprits et transforme la perception du public.

Certaines marques ont parfaitement compris l’art du storytelling, en France comme à l’international. Leur secret ? Des récits cohérents, une ligne éditoriale claire, et une capacité à susciter l’intérêt sans forcer.

4 exemples de marques inspirantes

Décathlon
Décathlon, c’est l’exemple parfait d’un contenu marketing orienté valeurs terrain. Leur storytelling met en avant les personnes ordinaires qui vivent le sport au quotidien. Ce n’est pas juste un équipementier, c’est un acteur social qui transmet une vision du sport accessible à tous. Résultat : un discours simple, sincère, et un impact émotionnel fort auprès du consommateur.

Innocent
Le ton décalé de la marque, vous le connaissez sûrement. Mais derrière l’humour et les blagues sur leurs étiquettes de bouteille, il y a une vraie stratégie : créer un lien complice avec le prospect, tout en valorisant une entreprise engagée. Leur force ? Raconter des histoires courtes, mais percutantes. Un exemple de storytelling où chaque mot est pesé pour toucher sans ennuyer.

Michel & Augustin
Eux, ils ont pris le parti de raconter leur aventure entrepreneuriale comme un feuilleton. Affiches dessinées à la main, campagnes partagées en ligne, ambiance bon enfant… tout respire la proximité. Leur point de vue ? Assumer leur côté artisanal et transmettre une valeur ajoutée humaine dans chaque édition produit.

Patagonia
Ici, c’est l’engagement environnemental qui structure tout le récit. Chaque campagne de communication est pensée pour transmettre une mission : consommer mieux, protéger la planète. Le storytelling repose sur des personnages réels, des actions concrètes, et un niveau d’authenticité élevé. Pas étonnant que leurs clients soient parmi les plus fidèles au monde.

Analyse d’un storytelling visuel réussi : Ben & Jerry’s

Cette marque, on la reconnaît immédiatement : couleurs vives, typographie fun, univers graphique cohérent. Mais ce que peu de gens voient, c’est que leur identité visuelle raconte une histoire, à chaque produit. Elle partage des engagements sociaux, des prises de position politiques, et même des valeurs anti-conformistes… tout ça sans perdre le ton léger.

Ici, le visuel n’est pas juste décoratif. Il est narratif. Chaque emballage, chaque post, chaque support graphique est pensé pour transmettre un message, sans dire un mot.

Focus sur un storytelling contre-intuitif : AdopteUnMec

On ne va pas se mentir : AdopteUnMec a bousculé les codes. Leur stratégie ? Prendre le contre-pied total des campagnes marketing classiques. En inversant les rôles et en jouant à fond la carte de l’ironie, ils ont créé une histoire inédite sur la rencontre amoureuse. Résultat ? Une tonalité unique, parfois clivante, mais qui a su formater les esprits et imposer la marque dans un marché ultra concurrentiel.

Leur réussite tient dans leur capacité à choisir un point de vue fort, à jouer avec les stéréotypes, et à créer un type narratif radicalement différent.

Les formats adaptés au storytelling

On ne va pas se mentir : même la meilleure histoire perd tout son impact émotionnel si elle n’est pas racontée au bon endroit, au bon moment, et dans le bon format. Le storytelling, c’est un art… mais c’est aussi une affaire de choix stratégique.

Chaque support a ses propres codes. Certains sont parfaits pour raconter en profondeur, d’autres sont taillés pour susciter l’intérêt en quelques secondes. L’enjeu, c’est de transmettre votre message sans le diluer. Et surtout, d’apporter une vraie valeur ajoutée à votre campagne de communication ou à votre contenu marketing.

Textes longs : blog, newsletter, LinkedIn

Si vous aimez créer une histoire complète, partager un point de vue personnel, ou développer une analyse riche, ce format est pour vous. Le blog permet de travailler le récit, de poser un scénario structuré, et de rendre lisible votre schéma narratif. La newsletter, quant à elle, offre un ton plus direct, plus intime — on est dans le dialogue avec le lecteur, presque dans un entretien.

Sur LinkedIn, le langage professionnel et la langue française s’y prêtent bien. C’est idéal pour raconter l’histoire d’une entreprise, d’un client, ou d’un projet avec un impact social ou économique.

Vidéos et contenus immersifs

Parfois, il suffit de 30 secondes de vidéo pour toucher un interlocuteur plus que 100 lignes de texte. La vidéo permet de combiner image, son, rythme, et émotion visuelle pour créer une histoire complète.

C’est le format idéal pour une campagne électorale, une campagne marketing, ou une publicité engageante. Vous pouvez y intégrer des protagonistes, des données visuelles, un décor qui raconte quelque chose, ou encore des scènes du quotidien.

Et avec les outils d’intelligence artificielle, de plus en plus d’entreprises arrivent à formater les esprits avec des vidéos produites à moindre coût mais à fort impact narratif.

Réseaux sociaux et storytelling éphémère

Ici, on joue sur la série courte, les formats rapides, et la récurrence. Les stories Instagram ou les carrousels LinkedIn sont parfaits pour partager un récit en épisodes, ou même raconter une anecdote personnelle en quelques minutes.

C’est aussi un excellent moyen de mettre en avant un vêtement, un produit, une cause… en restant dans un ton naturel, humain, français (et non marketé à l’excès). Sur ce terrain, ce sont souvent les personnes, plus que les marques, qui captent vraiment l’attention.

Et entre nous, un post bien pensé, même court, peut devenir un contenu de marque aussi fort qu’un spot TV. Certains arrivent même a raconter des histoires en 20 slides avec la méthode Pecha Kucha !

Quel format choisir pour votre storytelling ?

FormatAvantagesInconvénientsUsages recommandés
Blog / article longProfondeur, SEO, storytelling structuréMoins adapté aux audiences presséesHistoire de marque, expertise, témoignage fondateur
NewsletterIntime, régulier, fort lien avec le lecteurTaux d’ouverture variableRécit client, coulisses de campagne, chronique interne
LinkedIn (texte)Pro, accessible, viral si bien écritNécessite une bonne accrocheAnecdote, post personnel, valeurs d’entreprise
VidéoImmersif, émotionnel, fort impact visuelCoût, production plus longueCampagne de lancement, mini-doc, interview
Stories / carrouselsRapide, séquentiel, engageantDurée courte, pas toujours mémorisableAnecdotes, teasing produit, storytelling visuel
PodcastAuthentique, voix humaine, temps long possibleMoins viral sans support visuelEntretien, témoignage client, coulisses d’une action

Comment mesurer l’efficacité d’un storytelling ?

Raconter une bonne histoire, c’est bien. Mais savoir si elle a vraiment touché votre public, c’est encore mieux. Pour cela, il faut combiner données chiffrées et retours qualitatifs. L’idée n’est pas seulement de regarder combien de personnes ont cliqué, mais de comprendre si votre contenu marketing a suscité l’intérêt, si votre message a été transmis, et surtout, s’il a laissé une trace.

Indicateurs à suivre :

  • Taux de rétention (durée moyenne de lecture ou de visionnage)
  • Taux de clics (vers une fiche produit, un service, etc.)
  • Taux de conversion (achat, inscription, demande de contact)
  • Notoriété spontanée (questionnaire ou sondage)
  • Analyse des sentiments (avis, commentaires, feedbacks)
  • Mémorisation (score de souvenir post-campagne)
  • Engagement social (partages, réactions, commentaires)

Les outils pour suivre l’efficacité de ton récit

IndicateurCe que ça mesureOutil recommandé
Taux de rétentionTemps moyen passé sur un contenu (texte ou vidéo)Google Analytics, YouTube Studio
Taux de clics (CTR)Intérêt suscité par un lien ou un boutonGoogle Analytics, Facebook Insights
Taux de conversionPassage à l’action (achat, inscription, demande de contact)Google Analytics, Typeform
Engagement socialRéactions, partages, commentairesFacebook Insights, Instagram Insights
Feedback qualitatifRessenti utilisateur, compréhension du messageTypeform, sondages internes
Analyse des comportementsParcours utilisateur, zones de clic, scrollHotjar
Mémorisation / notoriétéCapacité du public à se souvenir de la marque ou du messageSondages post-campagne, Typeform
Analyse des émotionsTon des commentaires, réactions positives ou négativesHotjar (heatmaps), analyse manuelle

Outils et ressources pour créer son storytelling

Pas besoin d’être romancier pour bien raconter : il suffit d’avoir les bons outils sous la main. Que ce soit pour structurer une histoire, trouver des idées ou tester un scénario, voici une sélection de ressources simples et efficaces pour créer un storytelling impactant, même avec peu de temps.

Outils pratiques

  • Notion : pour organiser vos idées par scène ou phase
  • Milanote : moodboard et structure visuelle d’un récit
  • Canva : présentation de storytelling visuel et social
  • ChatGPT : génération d’idées, structure, variantes de ton
  • StoryStructure, The Story Grid : modèles narratifs à suivre

Formations et lectures utiles

  • Storytelling de Christian Salmon (incontournable en langue française)
  • All marketers are liars – Seth Godin (art of storytelling appliqué au marketing)
  • Podcasts : Le Gratin, Génération Do It Yourself
  • Masterclass : Brand content & narration (livrées en ligne, FR & traduit en français)