Aujourd’hui, la technologie est partout : dans les foyers, dans les transports en commun, dans les voitures et, surtout, dans le monde de l’entreprise. Pour que les jeunes puissent s’adapter à cette transformation digitale et être prêts à intégrer l’univers professionnel, les structures de formation ont un rôle clé à jouer : se mettre en adéquation avec les besoins actuels des entreprises semble essentiel. Décryptage.

Transformation digitale : où en sommes-nous ?

  • Du côté des entreprises

La transformation digitale a bouleversé les habitudes des entreprises en donnant naissance à de nouveaux outils et de nouveaux métiers. Presque tous les secteurs et toutes les activités professionnelles sont impactés, de près ou de loin, par ces changements. Avec le développement de l’automatisation et de la robotisation, le monde professionnel risque de connaître de nouveaux bouleversements : environ 60 % des métiers de 2030 n’existent pas encore ! (1)

Dans ce nouveau contexte, les entreprises sont contraintes de repenser l’organisation du travail et, surtout, de recruter des profils adaptés, possédant de nouvelles compétences en lien avec le numérique.

  • Du côté des écoles

Finie l’époque des tableaux noirs. Aujourd’hui, les structures de formation se tournent vers de nouvelles méthodes d’apprentissage. Mis en place en 2015, le plan numérique pour l’éducation vise notamment à développer et favoriser la réussite scolaire via certains outils digitaux. Pour cela, de nombreux établissements sont désormais dotés d’un espace numérique de travail (ENT).

Face à ces mutations, les structures de formation, dont le rôle est de répondre aux besoins du monde professionnel, ne peuvent prendre de retard. Elles doivent s’adapter, proposer de nouveaux diplômes et adapter les anciens à la transformation des métiers.

Digitalisation des écoles, une étape essentielle…

Pour anticiper l’évolution des métiers

Si certains craignent la disparition de nombreuses activités, le numérique va également favoriser l’émergence de nouveaux métiers. Les structures de formation doivent donc, en lien avec les entreprises, mettre en place de nouveaux parcours pour répondre à leurs attentes. De nouveaux profils apparaissent déjà dans le BTP, par exemple : le BIM – ou Building information modeling – manager est chargé de contrôler une plateforme regroupant des maquettes numériques afin de suivre en temps réel l’évolution d’un projet. Dans les métiers plus traditionnels comme l’agriculture, le numérique permet de maîtriser les dépenses d’eau, de gérer l’irrigation et même de prévenir certains risques sanitaires.

Pour être en phase avec les besoins des entreprises, les jeunes doivent être formés aux nouveaux outils qu’ils seront amenés à utiliser : logiciels spécialisés, robots, commandes numériques de machines…

Pour répondre à une demande croissante

Face à l’importance de l’innovation et de la transformation digitale dans de nombreux secteurs d’activité, les entreprises souhaitent se développer, acquérir de nouvelles compétences et recruter de plus en plus de profils qualifiés. En proposant des formations adéquates, les écoles seront en mesure de répondre à cette demande.

Pour préparer à de nouveaux modes de travail

Outre l’apparition de nouvelles compétences, le numérique modifie la façon de travailler. Les stratégies, le management et les méthodes sont impactés. Aujourd’hui, 41 % des dirigeants anticipent le développement du télétravail (1), tandis que le travail collaboratif et l’intelligence collective s’invitent dans de nombreuses entreprises (2). Les jeunes doivent y être préparés !

Pour faciliter la relation entre l’école et l’entreprise

Grâce aux nouveaux outils numériques, la transformation digitale peut simplifier la relation entre les structures de formation et les entreprises. Avec le Tableau individuel de suivi de formation, par exemple, l’employeur et l’école ont un meilleur suivi de la progression de l’apprenti. Il est plus facile de comprendre les besoins imminents de l’entreprise, de répondre à une problématique ou de s’assurer de la validation des compétences. Entreprises et établissements peuvent ainsi éviter un certain nombre de ruptures de contrat !

Pour individualiser les formations

Née avec le numérique, la nouvelle génération est en demande d’interactions : pour stimuler les jeunes, il est important de profiter des ressources numériques de l’établissement et de personnaliser le suivi de chaque apprenti. Pour mettre en place un système d’individualisation efficace, qui contribue fortement à la réussite d’un apprenti, les entreprises peuvent se tourner vers une formation à la pédagogie proactive !

Pour faire face à la concurrence

Les structures de formations doivent se poser la même question que les entreprises : comment intégrer de manière intelligente le numérique pour rester attractives face à la concurrence ? Cette réflexion est indispensable pour séduire des jeunes et gagner – ou garder – la confiance des entreprises d’accueil !

Pour les écoles, lycées pro et CFA, s’adapter à la transformation digitale qui s’opère en entreprise devient essentiel. Sans cela, les structures de formation risquent de se laisser dépasser, de compliquer l’insertion professionnelle des jeunes… et d’influencer négativement l’image que les entreprises ont sur l’apprentissage.

(1) Ernst & Young, La révolution des métiers
(2) La Tribune, Le travail collaboratif, nouveau Graal des entreprises

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