Face à la baisse du nombre d’apprentis, les établissements recomposent leur offre. Davantage qu’un enseignement, les formations promettent désormais un accompagnement personnalisé. Et l’enseignant, rouage central, devient peu à peu coach.

Motivé et motivant

Moins 13 % d’apprentis au premier trimestre 2015 (1). Cette réalité du marché aboutit pourtant à un bienfait : elle fait évoluer l’offre et les méthodes de formation. Attirer les jeunes apprentis, les entreprises et leur apporter des outils précis, au plus proche du marché est devenu une priorité. Plus que jamais, le rôle de l’enseignant se fait alors central, au cœur de la relation école, jeune et entreprise. Il incarne davantage que sa propre discipline : à lui seul, il représente le programme, l’établissement, la stratégie du CFA. Dans ses conditions, il ne peut se contenter de transmettre simplement son cours. Sa nouvelle posture lui demande d’accompagner les apprentis dans leur projet, de les guider, de les conseiller au plus prêt des besoins immédiats des entreprises… Le travail d’un coach, en somme. Et l’établissement compte sur lui.

La casquette de coach, une valeur ajoutée

Ainsi aujourd’hui, le sérieux d’une formation dépend en partie de l’implication du formateur vis-à-vis de ses « poulains ». C’est-à-dire un regard avisé et une aide adaptée à chaque cas. Pour mener à bien le projet d’un apprenti, le formateur se fie à une connaissance complète de cet élève, de son projet, du programme et des besoins précis de l’entreprise. Il pousse également l’élève à sortir de sa « zone de confort » afin d’apporter individuellement ou par petits groupes des conseils utiles pour évoluer. Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra vérifier que l’apprenti est bien mis sur les bons projets qui lui permettront d’appliquer ce qu’il a vu en cours.

Un guide pour aller à l’essentiel

Une posture de coach, ou guide, qui s’accentue également face aux possibilités infinies proposées par le numérique. L’information étant partout, et à disposition (ex : les Moocs) l’apprenti a davantage besoin d’être aiguillé, de se repérer dans ce flux pour ne garder que l’essentiel. Il est important qu’il puisse se référer à une personne d’expérience. Le numérique ne faisant pas tout, le formateur sait prendre le temps face à une personne pour expliquer, remotiver, écouter aussi. Cette disponibilité est un grand plus.

Un superviseur bienveillant

Enfin, afin de proposer des formations toujours au plus proche du marché du travail en cohérence avec les référentiels de formation, le formateur joue sur une proactivité permanente. Il est devenu celui qui vérifie que le « deal » entre entreprises et apprentis est respecté de toute part, que les termes du contrat correspondent bien au projet de l’élève et aux besoins actuels de l’entreprise. Un travail de veille qui implique de négocier régulièrement. Et quoi de plus simple qu’un entretien informel tant qu’avec le jeune qu’avec l’entreprise, pour parler des attentes, des doutes, mais aussi des possibilités à venir ? C’est aussi ça le coaching.

Ainsi, conséquence de l’époque, les formateurs d’aujourd’hui revoient naturellement à la hausse leur implication auprès des jeunes apprentis et des entreprises. C’est sans doute plus de temps, d’effort et de travail puisque leurs propositions se font de plus en plus personnalisées. Mais cet effort indispensable apporte une incomparable efficacité tant pour les jeunes que les entreprises.
 
(1) Ecomnews, Apprentissage : baisse de 13 % pour le premier trimestre 2015