7 salariés sur 10 ont été touchés par le syndrome de l’imposteur. Il est plus présent chez les femmes que les hommes. Il est très présent dans notre société où l’echec est encore mal vu.

Les réseaux sociaux étalent la réussite des autres créant des comparaisons bloquantes pour beaucoup d’entre nous. 

Pourtant ce n’est pas une fatalité ! Nous pouvons nous en sortir, avancer, grandir et avoir nos moments de succès. Accepter les compliments, écarter les gens toxiques, ça s’apprend !

Un regard croisé avec une entrepreneuse et un psychologue du travail : 

Elfie Morel – Fondatrice de l’entreprise Elwenn – colorations capillaires végétales

Adrien Chignard – Psychologue du travail – Fondateur de Sens et Cohérence.

Episode animé par Morgan Marietti,

Retrouvez toutes les formations de Proactive Academy

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est capture-decran-2022-04-04-a-09-46-59.png.
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est capture-decran-2022-04-04-a-09-46-46.png.
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est capture-decran-2022-04-04-a-09-46-30.png.

Le syndrome de l’imposteur, également appelé complexe de l’imposteur, est un phénomène psychologique qui touche de nombreuses personnes à travers le monde. Il se manifeste par un sentiment persistant d’être un fraudeur et de ne pas mériter les réussites personnelles ou professionnelles. Dans cet article, nous aborderons en profondeur les différentes facettes de ce syndrome, en explorant les causes, les manifestations, les conséquences et les stratégies pour le surmonter. Nous partagerons également des situations réelles, des témoignages d’experts et des personnalités publiques qui ont ouvert la voie à une meilleure compréhension du syndrome de l’imposteur.

1 – Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur est un mécanisme psychologique d’insécurité et de doute de soi qui pousse les individus à se considérer comme des imposteurs dans leur domaine de compétence, malgré des preuves solides de leur réussite et de leurs compétences réelles. Ces individus craignent souvent d’être démasqués et attribuent leur succès à la chance, au hasard ou à la manipulation des autres, plutôt qu’à leurs propres capacités, leurs propres compétences et efforts.

2 – Pourquoi a-t-on le syndrome de l’imposteur – Les causes

L’éducation et le contexte familial

Les expériences familiales et éducatives peuvent jouer un rôle important dans l’origine du syndrome de l’imposteur. Les attentes élevées des parents, les comparaisons constantes avec les frères et sœurs ou les pairs, ou le manque de soutien et d’encouragement peuvent être la cause à l’apparition de ce syndrome. Par exemple, les parents qui expriment leur amour et leur approbation uniquement en fonction des réussites scolaires ou professionnelles de leur enfant peuvent involontairement renforcer l’idée que la valeur de leur enfant dépend de ses performances.

Les normes sociales et les stéréotypes

Les normes sociales et les stéréotypes de genre, de race et de classe sociale peuvent également contribuer au syndrome de l’imposteur. Les individus qui se sentent différents ou qui sont sous-représentés dans leur domaine peuvent être plus enclins à ressentir des sentiments d’imposture. Par exemple, une femme travaillant dans un secteur dominé par les hommes, comme la technologie ou l’ingénierie, peut se sentir comme une imposteur en raison des stéréotypes de genre qui suggèrent que les femmes sont moins compétentes ou moins capables dans ces domaines.

Les expériences personnelles

Les expériences personnelles, telles que les échecs, les critiques ou les défis, peuvent également contribuer au développement du syndrome de l’imposteur. Ces expériences peuvent renforcer les croyances limitantes et les peurs liées à l’échec et au jugement des autres. Par exemple, une personne qui a échoué à un examen important peut développer le sentiment d’être une imposteur, craignant que les autres découvrent qu’elle n’est pas aussi compétente qu’elle le prétend.

Les facteurs de personnalité

Certains facteurs de personnalité, tels que le perfectionnisme, l’anxiété et la sensibilité à la critique, peuvent augmenter la probabilité de développer le syndrome de l’imposteur. Les personnes ayant ces traits de personnalité peuvent être plus enclines à douter de leurs compétences et à se concentrer sur leurs échecs ou leurs imperfections, plutôt que sur leurs réussites et leurs forces.

Le rôle des environnements compétitifs

Les environnements compétitifs, tels que les écoles prestigieuses, les entreprises de haut niveau ou les industries exigeantes, peuvent également contribuer au syndrome de l’imposteur. Dans ces environnements, les individus sont souvent entourés de personnes extrêmement talentueuses et compétentes, ce qui peut les amener à remettre en question leur propre valeur et à se sentir moins capables ou moins dignes de réussir.

3 – Les manifestations du syndrome de l’imposteur

L’autodénigrement

L’autodénigrement est une manifestation courante du syndrome de l’imposteur. Les individus touchés peuvent minimiser leurs réalisations et leurs compétences par manque de confiance, se décrire comme chanceux ou incompétents, ou attribuer leur succès à des facteurs externes plutôt qu’à leurs propres efforts.

La procrastination et l’évitement

Le syndrome de l’imposteur peut également se manifester par de la procrastination et de l’évitement. Les individus touchés peuvent remettre à plus tard les tâches importantes, de peur de ne pas être à la hauteur ou de ne pas être en mesure de réaliser un travail parfait.

Le perfectionnisme

Le perfectionnisme est un trait courant chez les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur. Elles peuvent s’imposer des normes extrêmement élevées et se sentir insatisfaites de leur travail, même lorsque celui-ci est de qualité.

La peur de l’échec

La peur de l’échec est un autre symptôme courant du syndrome de l’imposteur. Les individus touchés peuvent éviter les situations où ils pourraient échouer ou être jugés négativement par les autres, limitant ainsi leur potentiel et leur croissance personnelle et professionnelle.

Les difficultés à accepter les compliments

Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur ont souvent du mal à accepter les compliments et à reconnaître leur propre valeur. Elles peuvent douter de la sincérité des compliments reçus et les attribuer à la politesse ou à l’ignorance des autres.

Les personnes peuvent réaliser des tests auprès de spécialiste du sujet afin d’identifier s’ils ont le syndrome de l’imposteur.

4 – Les conséquences du syndrome de l’imposteur

Le stress et l’anxiété

Le syndrome de l’imposteur peut entraîner des niveaux élevés de stress et d’anxiété, car les individus touchés se sentent constamment sous pression pour prouver leur valeur et éviter d’être démasqués.

L’épuisement professionnel – Burn-out

Le Burn-out est une conséquence fréquente du syndrome de l’imposteur. Les individus victimes peuvent réaliser un travail acharné pour compenser leurs sentiments d’insuffisance, ce qui peut les conduire à l’épuisement professionnel et toucher leur bien-être. On retrouve dans un vrai cercle vicieux.

Les problèmes relationnels

Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur peuvent éprouver des difficultés dans leurs relations personnelles et professionnelles. Elles peuvent éviter de nouer des liens étroits avec les autres, de peur d’être démasquées, ou éprouver des difficultés à communiquer ouvertement leurs besoins, leurs craintes, leurs préoccupations et de partager leur point de vue.

Les problèmes de santé mentale

Le syndrome de l’imposteur peut également contribuer à des problèmes de santé mentale, tels que la dépression, l’anxiété et les troubles de l’estime de soi. Les sentiments persistants de doute de soi, de honte et d’insécurité peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale et le bien-être général.

Les impacts sur la performance et la productivité

Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur peuvent connaître des impacts négatifs sur leur performance et leur productivité au travail ou dans d’autres domaines de leur vie. Elles peuvent éviter de prendre des risques, de relever de nouveaux défis ou de poursuivre des opportunités de croissance, ce qui peut limiter leur potentiel et leur réussite à long terme.

Retrouvez nos formations en efficacité professionnelle

5 – Comment guérir du syndrome de l’imposteur ?

Prendre conscience de ses pensées et croyances

La première étape pour surmonter le syndrome de l’imposteur consiste à prendre conscience de ses pensées et croyances limitantes. Les individus touchés doivent apprendre à reconnaître et à remettre en question les pensées négatives et les croyances erronées qui alimentent leurs sentiments d’imposture.

Cultiver l’auto-compassion

L’auto-compassion est une stratégie clé pour surmonter le syndrome de l’imposteur. Les individus touchés doivent apprendre à se traiter avec gentillesse, compréhension et indulgence, plutôt que de se critiquer sévèrement et de se blâmer pour leurs erreurs ou leurs échecs.

Célébrer les réussites

Il est important pour les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur d’apprendre à reconnaître et à célébrer leurs réussites. Prendre le temps de réfléchir sur les réalisations et les progrès accomplis peut aider à renforcer l’estime de soi et à réduire les sentiments d’imposture.

Chercher du soutien

Le soutien des amis, de la famille et des professionnels de la santé mentale comme un psychologue, peut être précieux pour surmonter le syndrome de l’imposteur. Parler de ses sentiments et partager ses expériences avec d’autres personnes qui vivent des situations similaires peut aider à normaliser ces sentiments et à trouver des stratégies pour les gérer.

Nos formations dans le management.

Adopter une approche de croissance

Adopter une mentalité de croissance peut aider à surmonter le syndrome de l’imposteur. Cette mentalité implique de reconnaître que l’intelligence et les compétences ne sont pas fixes, mais peuvent être développées avec le temps et les efforts. En adoptant cette approche, les individus peuvent apprendre à voir les défis et les échecs comme des opportunités de croissance et d’amélioration, plutôt que comme des preuves de leur insuffisance.

S’entourer de personnes bienveillantes

Il est important de s’entourer de personnes bienveillantes et compréhensives qui soutiennent et valorisent les individus concernés. Cela peut aider à renforcer l’estime de soi et à réduire les sentiments d’imposture.

6 – Les réactions et les témoignages d’experts

Les conseils du Dr Pauline Rose Clance

Le Dr Pauline Rose Clance, qui a co-découvert le syndrome de l’imposteur, souligne l’importance de reconnaître les pensées négatives et de les confronter. Elle encourage les personnes touchées à garder un journal de leurs réalisations et à le relire régulièrement pour se rappeler de leurs compétences et de leurs succès.

Les stratégies de la Dr Valerie Young

La Dr Valerie Young, une experte du syndrome de l’imposteur, recommande de développer des stratégies pour gérer les pensées et les comportements négatifs liés à ce syndrome. Elle suggère de pratiquer l’auto-compassion, de se concentrer sur les efforts plutôt que sur les résultats et de se fixer des objectifs réalistes et atteignables.

Les témoignages de personnalités publiques

De nombreuses personnalités publiques ont partagé leurs expériences avec le syndrome de l’imposteur, notamment des acteurs, des entrepreneurs et des scientifiques. Ces témoignages peuvent aider à normaliser les sentiments d’imposture et à montrer que même les personnes les plus talentueuses et les plus accomplies peuvent ressentir des doutes sur leurs compétences et leurs réalisations.

Quel est le contraire du syndrome de l’imposteur ?

Le contraire du syndrome de l’imposteur pourrait être l’effet Dunning-Kruger. L’effet Dunning-Kruger est un biais cognitif dans lequel les individus ayant des compétences ou des connaissances limitées dans un domaine ont tendance à surestimer leurs capacités et leur performance. En d’autres termes, ces personnes sont moins compétentes qu’elles ne le pensent, mais elles ont une confiance en elles disproportionnée.

Contrairement au syndrome de l’imposteur, où les individus compétents doutent de leurs capacités et se sentent comme des fraudeurs malgré leurs réalisations, l’effet Dunning-Kruger conduit les individus moins compétents à se percevoir comme plus compétents et plus performants qu’ils ne le sont en réalité.

Le syndrome de l’imposteur est un phénomène complexe et multifacette qui touche de nombreuses personnes à travers le monde. En comprenant les causes, les manifestations et les conséquences de ce syndrome, ainsi qu’en développant des stratégies pour le surmonter, les individus touchés peuvent apprendre à reconnaître leur propre valeur et à vivre une vie plus épanouissante et authentique.

En fin de compte, il est crucial de se rappeler que le syndrome de l’imposteur n’est pas une fatalité. En développant la conscience de soi, en cultivant l’auto-compassion et en cherchant du soutien, il est possible de surmonter les sentiments d’imposture et de s’épanouir pleinement dans sa vie personnelle et professionnelle.

Retrouvez le reste de nos articles